Feu. Partez.
Je recomance à n'attendre plus que lui. Je me renferme à nouveau, tout en sachant que maintenant, je suis seule. Les sensations étranges au fond de mon ventre reprennent de plus belle. Et elles ne sont guère agréables. J'ai l'envie permanante de vomir. Pourquoi est ce que ça me tue tant ?! On ne se remettra pas ensemble tant qu'on ne pourra pas se voir. Mais le jour où je serais enfin libre, il ne sera plus là, il ne m'aura pas sagement attendu. La solution ? Partir, comme une grande, sans permission aucune, sans réponse aucune, partir et advienne que pourra. Partir sans réponse. Mais est ce que je pourrais revenir ? Pourquoi est ce que je n'ai pas les couilles de vivre pour moi ? Le manque de volonté ? De courage ? Je suis incapable d'aller au bout des choses ! Je ne peux pas aller contre eux ! Je voudrais arriver là bas, en claquant des doigts. Je suis incapable de me débrouiller seule. Ca avait commencé à passer, mais c'est toujours pareil, il a fallut que je replonge, que je me remette à pleurer et qu'à nouveau je sois faible.
On nous répète de profiter du temps qui nous est impartit, mais qu'est ce qu'on nous offre pour ce faire ? Nos tripes et nos têtes. Sans pouvoir bouger. J'ai un besoin oppressant de le voir maintenant, une dernière fois avant qu'il ne m'accorde plus rien. Parce qu'il m'aime encore ! Je le sais ! Encore un peu. Il se balance dans l'alcool et les drogues. Je me comprime dans mes sanglots pitoyables et dans mes appitoiements minables. Je dors mal. Je dors peu. Je repense, surtout. Et lorsque je pense, c'est à lui. C'est à Nous. Demain, je sortirais, peut être. Maman reprend le travail. J'irais marcher pour m'aérer l'esprit. Et si j'en ai le courage, j'irais jusqu'à la gare, je demanderais les horraires des bus pour Poitiers, puis je prendrais des billets pour le lendemain. Et une fois arrivée la bas, je demandrais sa rue, et je m'assierais sur le trotoire, devant chez lui. Parce qu'il est la plus belle chose qui me soit arrivée, et que ca se termine toujours trop tôt. Et que me faire baiser par n'importe qui ne l'effacera pas. Je me souillerais seulement.
à 23:26